HISTOIRE

La carte de la Bretaigne

Voici la carte de la Bretagne (anciennement appelée Bretaigne), avant l’invasion par l’état français.

Le traité de souveraineté

En janvier 1499 la duchesse Anne de Bretagne reçoit le roi Louis XII au château de Nantes, la capitale du duché breton, pour sa demande en mariage. Elle exige le rétablissement de ses droits et la signature du traité de 1499  (calendrier grégorien)  comprenant 13 clauses. 
En droit international, le duché de Bretagne est un état indépendant. L’annexion du duché de Bretagne par le royaume de France puis par la république ne lui donne « aucuns droits légitimes sur les terres bretonnes ».

René-Jean de Botherel

« Jamais la perfidie n’approchera de mon cœur, jamais aucun motif, aucune considération ne me rendra parjure et ne me fera trahir l’intérêt du peuple breton. (…)
Ce sont ces séductions fâcheuses qui ont désuni les Bretons et qui sont la cause des maux sous lesquels nous gémissons. Que la concorde les efface, que toute discussion particulière cesse devant l’intérêt général.
C’est la patrie qui est en péril, sauvons la patrie.
Puissè-je être témoin du retour de la paix, dussè-je périr moi-même victime immolée au bonheur de tous. Ma devise est toujours celle de la province dont je défends les droits, potius mori quam foedari [plutôt la mort que la souillure]. (…)
Ce n’est ni ma cause que je défends, ni pour moi que je parle, c’est pour ma patrie, c’est pour le peuple breton ».
René-Jean de Botherel du Plessis, Procureur Général Syndic des États de Bretagne, Protestations adressées au Roi et au public, 1790.

Fête nationale de la Bretagne

C’est Alain Barbetorte qui aurait instauré cette fête nationale dès le 1er Août 939. Juste après ses succès militaires pour chasser Vikings et autres envahisseurs de Bretagne.

Anne de Bretagne

Elle est née le 25 ou 26 janvier 1477 à Nantes et morte le 9 janvier 1514 à Blois. Elle est devenue duchesse de Bretagne à la mort de son père, François II, en 1488. Elle a réussi à maintenir l’autonomie du duché de Bretagne malgré les pressions du royaume de France. Anne a été couronnée duchesse à l’âge de 11 ans après la mort de son père, et a juré de défendre la liberté des Bretons.
Elle est devenue reine de France deux fois : d’abord en 1491 après son mariage avec Charles VIII, puis en 1499 après son mariage avec Louis XII. Bien que son mariage avec Charles VIII ne lui ait pas permis d’avoir une influence politique significative, elle a protégé les poètes et les artistes à la cour de France, contribuant à sa renommée.
Anne a également hérité du comté de Montfort de son père et a reçu le comté d’Étampes en 1512. Elle est devenue reine des Romains en 1490, reine de Naples de 1501 à 1503 et duchesse de Milan de 1499 à 1500 et de 1501 à 1512.
Elle est décédée le 9 janvier 1514 à l’âge de 36 ans, après avoir tenté de maintenir l’indépendance de la Bretagne face à l’aspiration du royaume de France à l’intégrer.
Figure politique majeure, Anne a consacré sa vie à la préservation de l’autonomie bretonne face à l’influence croissante du royaume de France.
Dernière souveraine indépendante de la Bretagne, son règne a profondément marqué l’histoire de la région, et ses efforts diplomatiques ont eu un impact durable sur la France et l’Europe. Sa disparition a ouvert la voie à l’intégration progressive de la Bretagne au royaume de France.
Son héritage demeure un élément essentiel de l’histoire et de l’identité bretonnes.

Baragouiner

Au moyen-âge, en entrant dans une auberge, les pèlerins bretons qui ne parlent pas un mot de français crient : « Bara ! Gwin ! ». Ils demandent du pain (bara) et du vin (gwin). Partout en france, on se met à appeler les bretons des « baragouyn ». Au fil du temps, le terme devient une insulte xénophobe. Nous reste le verbe « baragouiner », plus sympa, qui signifie « parler incorrectement une langue ».

La notion de Pays Bretons

L’identité bretonne est une réalité fractale dont allant du village (plou.., lan…, ker…) jusqu’à la Bretagne historique en passant par les terroirs appelés généralement « bro »  « pays » qui sont tous à leurs échelons les expressions d’une subsidiarité ascendante identitaire profondément ancrée dans les particularismes historiques et naturels ainsi leurs nuances culturelles et économiques qu’ils engendrent. 
L’environnement naturel reste la référence racinaire principale à ces identités de pays, mais qui peut évoluer en fonction de l’endroit ou de l’interlocuteur. Ainsi un breton Berrien qui est  à Paris se dira généralement être de Bretagne, alors qu’à Rennes il se dira être du Centre Bretagne et à Karaez (Carhaix) des Monts d’Arrée. C’est ainsi que l’emploi du nom Bro (pays) s’applique autant pour désigner le terroir de la commune, celui du pays traditionnel, de la région naturelle, de l’ancien évêché, de la région linguistique, ou de la région historique bretonne mais aussi des pays étrangers (Bro ch’all pour France par exemple) À côté de ces « bro » qui révèlent un enracinement profond et ancien les découpages artificiels francais sont généralement précédés leurs appellations administratives (Canton de… département de…. région (administrative) Bretagne).
À noter ici que la traduction de « bro » par pays est très superficielle car un contre sens ontologique, puisque le féminin du mot breton évoque la dimension matricielle du pays breton, contrairement à sa traduction française.
La mémoire orale qui reste très vive en Bretagne est certes la gardienne de cette notion multiple de « pays » d’appartenance mais surtout les pays traditionnels bretons ont su conservé une haute visibilité à travers des diversités linguistiques, de costumes et de danses qui les caractérisent. 
La visibilité des pays bretons se retrouvent également sur le drapeau breton actuel avec ses bandes noires et blanches représentant les évêché de langue bretonne et gallèse.
Mais les pays bretons sont également la conséquence d’une organisation bretonne polycentrique où il n’y a pas une hiérarchie verticale des pays menant vers un centre, même si l’état français a voulu reproduire à partir de la ville de Roazhon (Rennes) son centralisme jacobin.
Ce syndrôme jacobin et profondément antidémocratique et injuste est visible dans les déséquilibres budgétaires provoqués en Bretagne par l’occupant francais.
Ainsi le budget du pays de Rennes pour la période de 2015 à 2020 a été de 7 millions d’euros alors que la ville de Rennes et sa métropole disposent d’un budget total de 1,2 milliard d’euros pour la seule années 2016, soit quasiment l’équivalent pour la même année de celui de la région administrative Bretagne.

Noblesse de Bretagne

La noblesse bretonne a perdu à la Révolution non seulement ses privilèges mais aussi l’exercice du pouvoir dans une Bretagne autonome de 1532 à 1789. Le XIXe siècle constitue ainsi pour la noblesse bretonne une période d’adaptation où elle va s’investir non seulement dans le champ politique des régimes successifs (1er Empire, Restauration, Monarchie de Juillet, Second Empire, IIIe République) mais aussi dans le champ culturel. À travers le relèvement de la langue bretonne (Adsav ar Yezh), le collectage de chants populaires, et la mise en valeur de l’Histoire de Bretagne (Adsav an Istor) les aristocrates bretons contribuent par leurs recherches à éveiller une conscience nationale bretonne pendant cette période s’étendant du XIXe à l’année 1911 que nous appellerons genèse du mouvement breton. La création surprise, en 1843, par ces mêmes aristocrates d’une classe d’archéologie au sein de l’Association Bretonne (Aymard de Blois puis Théodore de la Villemarqué en seront les présidents et Arthur de la Borderie l’un des principaux animateurs), marque le début d’une revendication bretonne et d’une opposition politique au pouvoir centralisateur. Elle inquiétera suffisamment le régime impérial pour la dissoudre en 1859. À la fin du XIXe siècle est créée l’Union Régionaliste Bretonne : premier parti politique breton formé majoritairement de nobles. Leur attachement viscéral à la monarchie française les empêchera toutefois d’opter pour la voie séparatiste qui va se développer à partir de 1911..